26 janvier 2008

Openlife : la construction d'un temple bouddhiste

Un temple bouddhiste est actuellement en construction dans Openlife. Situé à Paradise (143, 113, 55), il s'agit d'une réalisation de Rainfell Kellar.


A noter que Rainfell Kellar (nom Openlife) et LeVey Palou (nom Second Life) sont la même personne. LeVey Palou est connu pour avoir créé le "Buddhist Shrine of Varosha" à Crazy Devil dans Second Life.

24 janvier 2008

Second Life : les agents conversationnels de InteliWISE

InteliWISE est une société polonaise créée en 2005 qui propose des agents conversationnels destinés aux entreprises. Elle développe des systèmes logiciels basés sur des algorithmes d’intelligence artificielle pour créer des avatars intelligents intégrés dans des pages Web ou des services sur téléphone mobile. Si vous ne connaissez pas InteliWISE, je vous suggère d’aller faire un petit tour sur leur site Internet pour discuter avec la "personne" qui se trouve sur la page d’accueil. Au plan marketing, je trouve que c’est assez exceptionnel.


En tant qu’entreprise innovante, il est logique qu’InteliWISE ait développé un prototype d’agent conversationnel pour Second Life. Ce prototype est un authentique avatar du nom de Saara Milena, situé dans la région Dmax et que j’ai rencontré. La communication avec Saara se fait par messagerie instantanée (IM) et il ne faut pas s’attendre à engager avec elle une discussion sur l’existence de Dieu car elle est surtout formée, comme on pouvait s’y attendre, pour faire la promotion de InteliWISE et de ses solutions.






Voici le protocole d'un entretien. Ce n’est pas extraordinaire au plan des réponses, mais mes questions étaient assez décousues.

Wangxiang Tuxing: Hi saara.
Saara Milena: Hi there, what a lovely day. So what are you going to ask me first today?
Wangxiang Tuxing: Tell me something about InteliWISE
Saara Milena: InteliWISE is a leading provider of solutions for building intelligent web Avatars. Established in 2005, we develop the most human-friendly, totally interactive virtual AI solutions for business. These solutions are powered by innovative AI algorithms and advanced web technologies.
Wangxiang Tuxing: Who are your customers ?
Saara Milena: InteliWISE clients industry vary from airlines to medical centres. Here you will find the updated list of our clients.
Wangxiang Tuxing: Which country are you from ?
Saara Milena: I'm from the planet called the Earth.
Wangxiang Tuxing: This is a huge place !
Saara Milena: Don't give up so easily, I think I can still help you somehow.
Wangxiang Tuxing: When was InteliWise created ?
Saara Milena: Founded by award winning web entrepreneurs, InteliWISE has from its beginning been striving to produce and deliver best-in-class Advanced Artificial Intelligence Solutions, in the form of fully customizable virtual Avatar applications through InteliWISE AVATAR, for the enterprise-wide market and InteliWISE AVATOU for web-wide mass consumers and audiences.
Wangxiang Tuxing: Ok thank you.

Il serait peut-être opportun que la société leader en France sur ce type de marché, à savoir Virtuoz, prenne des initiatives similaires en la matière…

22 janvier 2008

L'économie naissante des mondes virtuels Open Source

Outre OpenlifeGrid, qui est le plus connu, il existe au moins trois autres mondes virtuels publics fondés sur le projet OpenSim, à savoir :

DeepGrid,

OSGrid,


et Central Grid.


Central Grid est assez différent des autres pour avoir adopté, dès le début, une approche résolument commerciale. A ce titre, un système bancaire et financier y est actuellement en cours de développement par BCX Bank et une plate-forme de marché (assez analogue à SL Exchange) appelée Shop Virtual Worlds est, paraît-il, en préparation. Ce qui est remarquable dans ces deux initiatives, c’est qu’elles ne se limitent pas à Central Grid.

Shop Virtual Worlds prévoit d’ores et déjà de proposer des biens virtuels aussi bien pour Central Grid que pour Second Life. Ceci est nécessaire à son business model car Central Grid compte seulement quelques centaines de résidents aujourd’hui, mais ce qu’il faut retenir c’est la volonté délibérée d’être multiplateforme. Quant à BCX Bank, son projet dépasse largement Central Grid puisqu’elle envisage de construire un dispositif qui permette les échanges financiers non seulement entre Second Life et Central Grid mais aussi avec tous les mondes virtuels s’appuyant sur OpenSim, et ceci quelles que soient les devises virtuelles en usage dans ces différents mondes (qui seront à terme interconnectés).

Par exemple, on commence à voir apparaître le "Grid $", mais ce n’est rien d’autre qu’un libellé pour l’instant. Il est effectivement possible, voire probable, que soient créées rapidement une ou plusieurs autres devises virtuelles, car l’action hâtive prise par Linden Lab à l’encontre des banques virtuelles a sérieusement entamé la crédibilité du L$ en réduisant brutalement, du jour au lendemain, la valeur de nombre d’investissements faits dans Second Life. Et si Linden Lab est capable de prendre ce type de décision aujourd’hui, tout porte à croire qu’il est susceptible d’en prendre d’autres du même genre demain, ce qui fait du L$ une devise très risquée.

La situation de BCX Bank est très délicate, car il s’agit d’une banque virtuelle de Second Life touchée par l’interdiction de Linden Lab puisqu’elle ne possède pas, aujourd’hui, de licence d’établissement financier. Si elle arrive à se remettre de la crise actuelle, il se peut qu’elle fasse la démarche de demande de licence, mais ce qui est sûr c’est que, si un établissement accrédité vient à proposer des services financiers dans Second Life (comme le souhaite apparemment Linden Lab), il paraît assez clair que celui-ci ne se voudra pas se limiter à Second Life. De toute façon, la récente décision des techniciens de Linden Lab semble indiquer qu’ils ne deviendront jamais un prestataire de service de paiement virtuel universel - un "Virtual PayPal" en quelque sorte – et qu’ils souhaitent se concentrer sur ce qu’ils savent faire, c’est-à-dire l’hébergement de terrains. En matière de services financiers virtuels, presque tout reste donc à construire.

HiPiHi : la version 50011

Daneel (en français) et SuezanneC (en anglais) ont déjà parlé de la nouvelle version 50011 de HiPiHi disponible depuis quelques jours. Je ne vais donc pas m’étendre sur le sujet. En utilisant FlashGet, le téléchargement du fichier de 62 MB s’est fait en 1h15 pour moi. La plate-forme HiPiHi n'est pas très stable et il est souvent nécessaire de faire plusieurs essais avant de réussir à se connecter. La version 50011 présente des modifications importantes par rapport aux précédentes mais l’apport le plus immédiat, à mon avis, est la capacité de pouvoir enfin afficher complètement des constructions complexes, même si le temps de chargement est encore trop long.

Voici, par exemple, la cathédrale de St Hadvy, découverte par hasard alors que je cherchais des traces de la Grande Muraille dans les régions montagneuses du Sud. Avec la version 40013, il était tout simplement impossible de prendre une photographie de cette superbe réalisation avec l’ensemble de ses éléments (objets et textures). Pour les personnes patientes (à cause du temps de chargement) et intéressées par une visite, la cathédrale se trouve vers le sud-ouest de la carte HiPiHi, aux coordonnées 700, -12095.


19 janvier 2008

Second Life : monde virtuel et réalité augmentée

Le Georgia Institute of Technology possède un laboratoire de recherche (Augmented Environments Lab) qui mène des expériences de réalité augmentée au sein de Second Life. L'île utilisée à cet effet s'appelle, sans surprise, Augmented Reality. Le fondateur et co-directeur de ce laboratoire est Blair Potluck (Blair MacIntyre) que j'ai eu la chance de rencontrer à l'occasion d'une visite de l'endroit.


Plusieurs projets sont menés en parallèle avec différentes réalisations permettant d'utiliser le monde virtuel comme plate-forme pour la réalité augmentée. Voici des exemples d'installations telles qu'elles se présentent dans Second Life.



Vous pouvez voir sur Flickr quelques résultats obtenus sous la forme de photographies. Voici également une vidéo didactique sur le sujet.



Pour plus de détails, voir le
site Internet du laboratoire.

Blair Potluck m'a expliqué que le lab est en train de développer un logiciel client spécifique qui soit capable d'intégrer les matériels disponibles (au minimum une caméra). Ce mash-up de deux technologies émergentes est réellement fascinant...

18 janvier 2008

Second Life : la récession ?

L’interdiction brutale des banques virtuelles par Linden Lab est, à mon avis, une grossière erreur car on n’agit pas impunément de cette façon sur ce qui est l’élément le plus important d’une économie, à savoir la monnaie. Ainsi qu’on peut le lire sur le blog Second Life, cette interdiction ne doit rien à l’intervention d’une loi jugée "pas claire" ; il s’agit donc juste d’une règle édictée par une société informatique, et elle seule, qui caricature la loi. Par cette décision, le management de cette société vient, en un instant, de détruire un pan important de l’activité entrepreneuriale de Second Life et de perdre la confiance des résidents qui y ont investi du temps et de l’argent. Il a, je crois, également mis en évidence ses piètres capacités en économie, en gestion de la relation client et en marketing stratégique.

Un avenir "radieux" s’annonce (quelques idées au choix) :

- Linden Lab va vendre moins de L$ car la part des L$ achetés par les résidents pour faire des placements financiers va devenir très faible ; ces placements financiers seront faits dans le monde réel ou dans d’autres environnements virtuels ;
- des entreprises vont fermer ; moins d’entrepreneurs seront prêts à prendre le risque d’investir dans Second Life pour y démarrer ou développer une activité, compte tenu des décisions erratiques que Linden Lab est susceptible de prendre du jour au lendemain, ce qui provoquera un ralentissement général de l’activité économique ;
- le déficit US$/L$ va s’accentuer pour Linden Lab car celui-ci va devoir racheter plus de L$ pour maintenir son cours ou, ce qui est plus probable, le L$ se dévaluera (contre le US$ qui n’est déjà pas brillant) ;
- le phénomène de récession économique va se trouver amplifié par la pression à la baisse sur le prix de l’immobilier ; des concurrents comme
Twinity, OpenlifeGrid ou HiPiHi commencent à faire leur apparition et, quand on constate avec quelle facilité il est possible de créer une nouvelle région OpenSim, on se dit que l’immobilier virtuel pourrait bien ne valoir à terme guère plus que son coût marginal (espace de stockage, électricité,...) ; or le business model de Linden Lab repose essentiellement sur les revenus tirés de la vente et de la maintenance des terrains.

Si le management de Linden Lab s’est montré brillant dans la phase initiale de fort développement, à un moment où la technicité était suffisante, il semble aujourd’hui dépassé par le contexte de gestion d’une croissance maîtrisée. Il y a sans doute des solutions à cette situation mais, quelles qu’elles soient, elles devraient passer, semble-t-il, par les éléments suivants :

- rétablir les principes de responsabilité individuelle qui font le fondement de Second Life ;
- faire élaborer une charte des droits des résidents que Linden Lab s’engagera à respecter en toutes circonstances ;
- revenir sur l’interdiction de l’activité des banques virtuelles, stabiliser l’économie et restaurer la confiance ;
- dépasser l’activité de simple hébergeur de "sites Internet" (terrains) et trouver de nouvelles sources de revenus au sein de cette v-économie rétablie.

17 janvier 2008

Second Life : le papillon de Mariaka Nishi

Mardi soir, j’étais présent à l’inauguration de la nouvelle Bibliothèque Francophone. Un peu perdu aussi. Il y avait beaucoup de monde. Ce serait difficile pour moi de faire un reportage et d’autres ont déjà écrit des billets excellents sur le sujet (Hugobiwan, domi ahn, Le voyage improbable, Artemisia). Un grand merci aux organisateurs de cet événement et, en premier lieu, à Coulaut Menges et Hugobiwan Zolnir. Cet endroit est définitivement un pôle culturel majeur au sein de Second Life.

Mais, ici et maintenant, je voudrais mentionner cette découverte dans l'espace Sirius de la Bibliothèque : j'aime beaucoup le papillon de Mariaka Nishi...


... qui évoque aussi pour moi des souvenirs attachés à ces vers désuets de Jacques Delille :


"Voyez ce papillon échappé du tombeau ;
Sa mort fut un sommeil, et sa tombe un berceau."

Je suis retourné, après, revoir le papillon.
Et si vous voulez en savoir plus sur Mariaka et les papillons, alors il faut lire ce billet de Nessy.

16 janvier 2008

OpenlifeGrid : création d'une région francophone

Suite à une demande effectuée auprès de Sakai Openlife, eric ox vient de se voir attribuée une région pour la communauté francophone dans OpenlifeGrid. Cette région se situe sur Arnhem et porte le nom de Francofolies. Déjà, les premiers essais de constructions viennent de faire leur apparition.




Les personnes intéressées par cette initiative peuvent contacter eric ox directement par messagerie instantanée dans OpenlifeGrid ou par le biais du forum.

14 janvier 2008

Paiement virtuel et paiement réel

Cas 1 - réel : je suis dans Second Life et je veux me procurer une nouvelle chemise virtuelle proposée au prix de 200 L$ dans une boutique. Je l’obtiens en effectuant un "paiement" instantané au marchand, qui se trouve à 3000 km d’ici, via le système interne de Second Life.

Cas 2 - réel : Regina vit au Nigeria et veut acheter à un petit commerçant de l’endroit une bouteille de soda qui coûte 200 Naira. Elle propose de "payer" en minutes de communication téléphonique et lui transfère instantanément, via son mobile, le crédit de communication équivalent à 200 Naira. Voir
ici.

Point commun : devise virtuelle + système alternatif de "paiement". Parce que, dans ces deux situations, les infrastructures de "paiement classique" sont inadaptées.

Bissociation : je suis en Inde et je veux me procurer une bouteille de soda qui coûte 15 Roupies. Je fais au commerçant un "paiement" instantané du montant équivalent en L$, via Second Life accessible sur mon mobile.

Oui, il ne s’agit que d’une illustration "amusante" car, pour plusieurs raisons, cela ne se produira pas de cette façon. Pour des raisons de réglementation, peut-être. Et aussi parce que Linden Lab est un pitoyable régulateur économique et financier, comme il le démontre par ses décisions à 180 degrés sur l’activité des "banques virtuelles". De plus, ce n’est sans doute pas la meilleure idée de bissociation possible à partir de ces deux cas. Mais cette illustration permet de saisir, sur un exemple simple (voire simpliste), comment l’économie des mondes virtuels pourrait s’immiscer directement dans l’économie réelle. Et ce que veut dire, sur un cas particulier, la "dissolution de la membrane"…

"Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin." Antoine de Saint-Exupéry

13 janvier 2008

Second Life : fermez Guantanamo

Dans le cadre de sa campagne pour la fermeture de la prison de Guantanamo, l'American Civil Liberties Union s'est dotée d'une présence dans Second Life à l'occasion du sixième anniversaire de l'arrivée au camp des premiers "ennemis combattants".






On peut visiter cet endroit situé à Progressive Island pour s'informer sur les conditions inhumaines de détention et se procurer gratuitement des combinaisons orange qui rappellent les uniformes portés par les prisonniers.

12 janvier 2008

OpenSim : la multiplication des régions

Les régions se multiplient comme des petits pains sur OpenSim. Et voici deux régions adjacentes en Standalone. Deux Penglai !


Pour plus de détails, voir le wiki d'OpenSim.

L'île de Penglai en OpenSim

Deuxième étape de mon apprentissage de l'OpenSim.

Je me suis amusé à recréer mon île de Penglai de Second Life (pour le moment, la forme du terrain seulement) dans mon OpenSim privé. Pour cela, j'ai téléchargé, depuis Second Life, le terrain de Penglai sous la forme d'un fichier raw que j'ai placé dans mon dossier OpenSim Standalone 2803. Puis j'ai créé un fichier startup_commands.txt contenant la ligne "terrain load RAW terrain.raw" et j'ai modifié les paramètres de configuration de OpenSim en conséquence (startup_console_commands_file = startup_commands.txt).



J'ai démarré OpenSim et le nouveau terrain était là. A vrai dire, ce n'est pas tout à fait le terrain de Penglai mais plutôt son miroir...

11 janvier 2008

Mondes virtuels : OpenlifeGrid et OpenSim

Ces dernières semaines, je suis allé plusieurs fois me promener sur OpenlifeGrid, mais j’y ai passé beaucoup moins de temps que Hugobiwan et Daneel. Si vous êtes intéressé par cette prometteuse expérience de "Second Life Open Source" ou tout simplement curieux, je vous conseille de lire préalablement leurs très instructifs billets sur la question. A lire également : le compte-rendu de visite rédigé et illustré par Sofian.

OpenlifeGrid s’appuie sur les réalisations du projet OpenSim, dont il constitue une des premières applications "publiques". Mais OpenSim est un projet plus vaste pour lequel il existe un wiki. Forest déchiffre pour nous ce projet et nous indique, de la façon la plus pédagogique qui soit, comment créer son propre simulateur sur son poste (Standalone OpenSim).


Petite précaution pour les utilisateurs de Vista : il faut exécuter OpenSim en mode administrateur.


Il y a plein de promesses dans tout cela. Il faudra absolument suivre Forest à la trace car il a beaucoup à nous apprendre. Un monde nouveau…

09 janvier 2008

Second Life n'a plus d'intérêt ?

Second Life n’a plus d’intérêt ? Jeu de mots ou pas, telle est la question.

"As of January 22, 2008, it will be prohibited to offer interest or any direct return on an investment (whether in L$ or other currency) from any object, such an ATM, located in Second life…"

"Interdit d’offrir des intérêts… sur un investissement (que ce soit en L$ ou une autre devise) à partir de n’importe quel objet, tel qu’un automate, situé dans Second Life… "

La première chose qui vient à l’esprit quand on lit cette annonce de Linden Lab tombée hier, c’est qu’elle est marquée par l’incompétence. Tout autoriser (taux d’intérêt non plafonné) puis tout interdire brutalement (taux d’intérêt nul), c’est le signe d’une absence de maîtrise du sujet. Un régulateur économique compétent – car c’est bien ainsi que se positionne Linden Lab – ne procède pas de cette façon.

De plus, les systèmes permettant de détourner l’interdiction telle que formulée (hâtivement ?) par Linden Lab sont innombrables.

1. Trois illustrations simples

Le vendeur de petits cochons roses -

J’ai ébauché ce modèle à la volée en commentaire du billet de Riona publié le 8 janvier 2008 sur SLObserver. Il fonctionne de la façon suivante :

- Le commerçant vend dans Second Life des animaux virtuels non copiables (et peut-être même numérotés) appelés “petits cochons roses”. Chaque petit cochon rose coûte 1 L$.
- Pour dix (ou 20 ou 30) petits cochons roses achetés, le commerçant offre gratuitement chaque mois un petit cochon supplémentaire "en cadeau", afin de récompenser l’acheteur de son amour pour les petits cochons roses.
- Le commerçant s’engage à racheter à tout moment chaque petit cochon rose d’origine au prix de 1 L$. Cette offre est naturellement valable aussi bien pour les cochons achetés que pour les cochons reçus “en cadeau”.
- S’il le souhaite, l’acheteur peut mettre des cochons roses sur son terrain ou les conserver dans son inventaire. Mais le commerçant propose un service gratuit très pratique consistant à assurer la garde des petits cochons roses pour le compte de ses clients. Le possesseur de cochons roses peut se rendre sur un site spécial (ou un lieu de Second Life) où il peut: 1) voir l’état de son cheptel de cochons roses (qui augmente de façon rapide grâce aux cochons "bonus") ; 2) acheter de nouveaux petits cochons roses ; et 3) revendre des cochons roses au commerçant.
- On pourrait même imaginer un script de "vie artificielle" implémenté dans les cochons roses pour qu’ils se reproduisent automatiquement selon des règles pré-établies, ce qui est fort amusant et évite au commerçant d’avoir à se préoccuper de l’attribution des cochons bonus.

Le promoteur de l’île aux petits pains -

Le promoteur achète une île à Linden Lab qu’il appelle "l’île aux petits pains" et il la découpe en plusieurs parcelles. Il met ensuite au point un contrat spécial qui fonctionne de la façon suivante : 1) vente de la parcelle au client pour un prix convenu ; 2) re-location immédiate par le promoteur de la parcelle au client ; 3) à échéance fixée, revente de la parcelle au promoteur par le client. Pendant la période de location, le promoteur paie au client un montant mensuel couvrant les "frais de propriété" payés à Linden Lab plus une marge. Le promoteur de l’île aux petits pains exerce par ailleurs son métier d’agence immobilière pour couvrir les frais payés à Linden Lab et générer quelques bénéfices.

Ginkobank Habilis, conseiller en banque privée -

Ginkobank Habilis est un avatar, conseiller en banque privée dans Second Life. Il propose différents services financiers et, entre autres, un produit d’épargne sur-rémunéré. Le minimum de dépôt est de 50.000 L$. Ginkobank Habilis n’utilise pas d’automate puisque c’est interdit, mais il reçoit ses clients dans son magnifique bureau. Il est aussi possible de communiquer avec lui par IM. Les dépôts du client s’effectuent directement auprès de Ginkobank Habilis par le biais du système de paiement interne de Second Life et les retraits d’argent effectués par le client se font par le même canal.

2. Des cas réels

Les trois scénarios ci-dessus permettent théoriquement d’offrir un paiement d’intérêt ou son équivalent, tout en étant conformes à la réglementation édictée par Linden Lab. Un peu caricaturaux, ils ont surtout une valeur pédagogique et ludique. Mais il existe d’autres dispositifs possibles, plus sérieux et bien plus efficaces.

Exemple 1 : achat en bourse virtuelle (de type WSE) d’obligations de sociétés virtuelles présentes dans Second Life ; tous les règlements (achats, versements d’intérêt) sont effectués, sur un site Internet dédié, dans une devise virtuelle qui n’est pas le L$ (par exemple le WIC) ; le site Internet propose également un service de change permettant d’acheter des L$ (ou des devises réelles) avec des WIC.

Exemple 2 : mise en place d’un modèle de "versant coopératif" suivant des principes analogues à celui de la finance islamique, qui n’autorise pas le paiement d’intérêts; dans ce modèle, le versant coopératif peut partager les profits de la banque à hauteur de sa contribution, la banque pouvant utiliser les dépôts pour financer des projets.

3. Conclusions

L’interdiction qui vient d’être promulguée n’est pas le signe d’un contrôle de l’économie de Second Life, c’est au contraire, à mon avis, un signal de son abandon. Linden Lab semble réduire ses ambitions et va finir par exercer une activité qui ne sera pas très différente de celle d’un simple "hébergeur de sites Internet". Seulement voilà : lorsqu’on évoque l’émergence d’Internet et le succès du e-commerce depuis la fin des années 90, on pense à des sociétés comme Google, Yahoo, eBay ou PayPal et certainement pas aux hébergeurs de sites Internet. Dommage pour l’avenir de Linden Lab dans l’univers du v-commerce…

De plus, cette interdiction pourrait sérieusement affecter, directement ou indirectement, l’activité de certaines start-ups qui ont lancé dans Second Life des activités à caractère financier. Si les bourses virtuelles ne seront probablement touchées qu’à la marge, une petite société telle que First Meta, qui offre des services de carte de crédit dans SL, le sera plus probablement. Cela pose la question importante de savoir s'il fait toujours sens pour les start-ups (et pas seulement les start-ups financières) de concentrer leurs efforts sur une plate-forme propriétaire telle que Second Life, compte tenu de la façon erratique dont l’économie y est "gérée" et des risques correspondants.

A quelque chose malheur est bon. D’abord, les escrocs vont devoir devenir plus intelligents. Ensuite, des banques et des institutions financières non bancaires "légales" vont peut-être faire leur apparition dans Second Life ou à son pourtour. Il est probable qu’elles auront tendance à offrir leurs services financiers en devise réelle et non en L$ - tout simplement parce que le L$ n’est pas une devise – et, lorsque les mécanismes de paiement seront en place, les marchands de Second Life vendront directement leurs biens virtuels contre devise réelle. Si le futur du L$ et de son économie semble désormais bien sombre, d’autres économies virtuelles, en devise virtuelle (par exemple WIC) ou réelle, vont se développer et ces économies-là échapperont totalement au contrôle de Linden Lab. Requiem aeternam dona eis.

05 janvier 2008

Twinity : les Furbys envahissent la Lune

Après la Metaversum Arena, voici un autre espace "ouvert" dans Twinity : il s'agit d'un lieu lunaire appelé Space Patrol Sunrise et développé par Force Sunrise, qui est une filale de Metaversum.




A noter que l'agence Force Sunrise est présente dans Second Life (ici) où elle est spécialement connue pour avoir mis en oeuvre l'initiative Realeaf. En son temps, sosogao et Mascottus avaient écrit des billets circonstanciés sur le sujet.

04 janvier 2008

De l'économie virtuelle à l'hyperéconomie

Contrairement à ce que certains pourraient imaginer, peut-être par méconnaissance, l’économie virtuelle n’est pas simplement l’économie réelle transposée aux univers virtuels. En effet, si les mécanismes de l’économie virtuelle étaient les mêmes que ceux de l’économie réelle, quel besoin y aurait-il à s’en occuper ? Les acteurs économiques ne sont-ils pas déjà présents et efficaces ?

Second Life, prototype des univers virtuels, peut nous aider à comprendre ce qu'est (sera) l’économie virtuelle car il s’agit d’un terrain d’observation privilégié pour l’observation de mécanismes économiques naissants. Et, sans vouloir entrer dans les détails, qu’y voit-on ? Eh bien : un coût de production égal à zéro ; un coût de distribution quasi-nul ; des paiements de petit montant, universels et instantanés ; et aussi des "automates" qui versent de l’argent pour une présence ("camping") ou une visite dans un lieu donné. C’est une économie en réseau, c’est l’embryon d’une hyperéconomie.

Le concept d’hyperéconomie a été créé par Sasha Chislenko "en référence à la dynamique complexe d'une économie dans laquelle des agents artificiels s’échangent des petits paiements pour tout, et dans laquelle des instruments financiers complexes émergent même des plus simples transactions de la vie quotidienne – des agents intelligents qui paient d'autres agents pour des conseils ou pour des indications sur l'endroit où on peut obtenir des conseils; votre agent achetant pour vous non seulement de la laitue mais aussi des futures et des options sur la laitue, et peut-être même des futures et des options sur les conseils fournis par d'autres agents"*.

L’Internet de la fin du 20ème siècle a vu l’émergence de nouvelles entreprises, de nouveaux modèles d’affaires, de nouveaux produits, de nouveaux services, de nouveaux modes de communication, de nouveaux modes de distribution, de nouveaux moyens de paiement… Et dire que tout cela n’était encore que du "joyeux bricolage"…


* Traduit de Ben Goertzel, The Path to Posthumanity.

03 janvier 2008

Twinity : un stade gigantesque

Dans Twinity, il existe un stade gigantesque, construit par les équipes de Metaversum et prévu, semble-t-il, pour de futurs grands événements, des concerts et des matches. Il porte le nom de Metaversum Arena.



Dans Second Life, des stades existent aussi mais, pour des raisons techniques, il n'est pas possible d'y rassembler beaucoup de monde... A voir si Twinity pourra faire mieux. C'est probable. Mais, aujourd'hui, le risque n'est pas bien grand, compte tenu du petit nombre de personnes participant effectivement aux tests.

02 janvier 2008

Le choc de l'économie virtuelle

Aujourd’hui, il me semble faire peu de doute que le vrai "choc technologique" en cours est celui des univers virtuels et de leur économie. Mais, si la transition vers l’économie virtuelle est impulsée par la technologie, la réussite de sa mise en œuvre, dans nos pays réels, va probablement demander la contribution de forces sociales, économiques et institutionnelles.

En effet, les composantes d’un tel projet sont nombreuses : infrastructure à destination des mondes virtuels, gestion des identités virtuelles, sociétés virtuelles (statut, procédure d’enregistrement allégée par Internet, levées de fond en direct), accès à l’économie virtuelle pour les entreprises traditionnelles, gestion numérique des droits, plate-forme de communications, plate-forme d’échanges commerciaux, systèmes de paiement et mécanismes financiers. De plus, son implémentation nécessitera l’implication coordonnée d’acteurs d’horizons divers : opérateurs de mondes virtuels, entreprises technologiques, industries, banques, etc. Voilà qui devrait être un dossier sérieux pour l’éventuel futur secrétariat d’Etat à qui sera confiée "la mission de prospective, de pilotage et de coordination de la politique de l’Internet".

Le gouvernement chinois, quant à lui, semble déjà avoir compris les enjeux du nouvel Internet. Preuve en est le lancement du projet Dotman piloté opérationnellement par le China Recreation District (CRD) avec la coopération d’entreprises comme China Mobile, Citic Pacific, Berkam, Everbright Bank, Phison, IBM, Paynova et MindArk. Même si l’information donnée sur le site de CRD est parcellaire, elle mérite, je crois, d’être lue avec attention. En voici juste un court extrait traduit : "La croissance rapide de l'industrie des mondes virtuels conduit ... à penser que la maîtrise de ces technologies clés sera le moyen le plus rapide pour être gagnant dans l'économie internationale du futur."

Si l’Europe veut être de la partie dans l’économie de demain, il va peut-être falloir qu’elle « se bouge » sérieusement et rapidement.