L’interdiction brutale des banques virtuelles par Linden Lab est, à mon avis, une grossière erreur car on n’agit pas impunément de cette façon sur ce qui est l’élément le plus important d’une économie, à savoir la monnaie. Ainsi qu’on peut le lire sur le blog Second Life, cette interdiction ne doit rien à l’intervention d’une loi jugée "pas claire" ; il s’agit donc juste d’une règle édictée par une société informatique, et elle seule, qui caricature la loi. Par cette décision, le management de cette société vient, en un instant, de détruire un pan important de l’activité entrepreneuriale de Second Life et de perdre la confiance des résidents qui y ont investi du temps et de l’argent. Il a, je crois, également mis en évidence ses piètres capacités en économie, en gestion de la relation client et en marketing stratégique.
Un avenir "radieux" s’annonce (quelques idées au choix) :
- Linden Lab va vendre moins de L$ car la part des L$ achetés par les résidents pour faire des placements financiers va devenir très faible ; ces placements financiers seront faits dans le monde réel ou dans d’autres environnements virtuels ;
- des entreprises vont fermer ; moins d’entrepreneurs seront prêts à prendre le risque d’investir dans Second Life pour y démarrer ou développer une activité, compte tenu des décisions erratiques que Linden Lab est susceptible de prendre du jour au lendemain, ce qui provoquera un ralentissement général de l’activité économique ;
- le déficit US$/L$ va s’accentuer pour Linden Lab car celui-ci va devoir racheter plus de L$ pour maintenir son cours ou, ce qui est plus probable, le L$ se dévaluera (contre le US$ qui n’est déjà pas brillant) ;
- le phénomène de récession économique va se trouver amplifié par la pression à la baisse sur le prix de l’immobilier ; des concurrents comme Twinity, OpenlifeGrid ou HiPiHi commencent à faire leur apparition et, quand on constate avec quelle facilité il est possible de créer une nouvelle région OpenSim, on se dit que l’immobilier virtuel pourrait bien ne valoir à terme guère plus que son coût marginal (espace de stockage, électricité,...) ; or le business model de Linden Lab repose essentiellement sur les revenus tirés de la vente et de la maintenance des terrains.
Si le management de Linden Lab s’est montré brillant dans la phase initiale de fort développement, à un moment où la technicité était suffisante, il semble aujourd’hui dépassé par le contexte de gestion d’une croissance maîtrisée. Il y a sans doute des solutions à cette situation mais, quelles qu’elles soient, elles devraient passer, semble-t-il, par les éléments suivants :
- rétablir les principes de responsabilité individuelle qui font le fondement de Second Life ;
- faire élaborer une charte des droits des résidents que Linden Lab s’engagera à respecter en toutes circonstances ;
- revenir sur l’interdiction de l’activité des banques virtuelles, stabiliser l’économie et restaurer la confiance ;
- dépasser l’activité de simple hébergeur de "sites Internet" (terrains) et trouver de nouvelles sources de revenus au sein de cette v-économie rétablie.
Un avenir "radieux" s’annonce (quelques idées au choix) :
- Linden Lab va vendre moins de L$ car la part des L$ achetés par les résidents pour faire des placements financiers va devenir très faible ; ces placements financiers seront faits dans le monde réel ou dans d’autres environnements virtuels ;
- des entreprises vont fermer ; moins d’entrepreneurs seront prêts à prendre le risque d’investir dans Second Life pour y démarrer ou développer une activité, compte tenu des décisions erratiques que Linden Lab est susceptible de prendre du jour au lendemain, ce qui provoquera un ralentissement général de l’activité économique ;
- le déficit US$/L$ va s’accentuer pour Linden Lab car celui-ci va devoir racheter plus de L$ pour maintenir son cours ou, ce qui est plus probable, le L$ se dévaluera (contre le US$ qui n’est déjà pas brillant) ;
- le phénomène de récession économique va se trouver amplifié par la pression à la baisse sur le prix de l’immobilier ; des concurrents comme Twinity, OpenlifeGrid ou HiPiHi commencent à faire leur apparition et, quand on constate avec quelle facilité il est possible de créer une nouvelle région OpenSim, on se dit que l’immobilier virtuel pourrait bien ne valoir à terme guère plus que son coût marginal (espace de stockage, électricité,...) ; or le business model de Linden Lab repose essentiellement sur les revenus tirés de la vente et de la maintenance des terrains.
Si le management de Linden Lab s’est montré brillant dans la phase initiale de fort développement, à un moment où la technicité était suffisante, il semble aujourd’hui dépassé par le contexte de gestion d’une croissance maîtrisée. Il y a sans doute des solutions à cette situation mais, quelles qu’elles soient, elles devraient passer, semble-t-il, par les éléments suivants :
- rétablir les principes de responsabilité individuelle qui font le fondement de Second Life ;
- faire élaborer une charte des droits des résidents que Linden Lab s’engagera à respecter en toutes circonstances ;
- revenir sur l’interdiction de l’activité des banques virtuelles, stabiliser l’économie et restaurer la confiance ;
- dépasser l’activité de simple hébergeur de "sites Internet" (terrains) et trouver de nouvelles sources de revenus au sein de cette v-économie rétablie.
6 commentaires:
Tes pistes sont pleines de bon sens, mais il est peu probable que cela vienne d'une décision de Linden Lab. Je crois bien plus à une ouverture totale de Second Life, par la pression que va mettre la concurrence et donc la mise à mal des revenus de Linden Lab.
Second Life peut vraiment être l'avenir 3D du web... mais paradoxalement, Linden Lab va devoir passer la main pour cela !
En synthèse, laissons la nature faire son travail :-)
J'ai supprimé mon commentaire car étant au travail, il y eu un problème d'enregistrement .
Je disais, que les banques de SL n'avaient de banques que le nom - elles étaient pour la plupart battis sur des système pyramidaux qui sont illégaux dans beaucoup de pays- et il a eu récement un scandale avec l'une d'elle et des plaintes de résidents SL.
Crée un bangue ( même si je ne vois pas l'utilité d'avoir un banque sur sl ) autant que cela de fasse de façon saine et légale et pas sur ce qui est considéré dans de nombreux pays comme une escroquerie !
L'interdiction ne touche que des montages financiers suspects qui n'avaient rien de vraies banques. Au contraire, cela valorise la crédibilité de la plate-forme vis à vis de professionnels qui souhaiteraient s'y installer, y compris pour des banques bien réelles cette fois. Mais on peut regretter la façon dont Linden Lab a géré ce problème, c'est vrai.
On ne peut pas parler de récession. Second Life a atteint un plateau mais tous les indicateurs trimestriels indiquent que la croissance se poursuit doucement mais sûrement.
Je pense que ce ralentissement n'est pas propre qu'à Second Life, il est général. L'effet buzz de 2007 a fonctionné parce qu'à ce moment-là, le grand public a découvert les mondes virtuels par une médiatisation sans précédente. Maintenant qu'il a vu, l'intérêt est retombé, mais pas uniquement pour Second Life, c'est un phénomène plus global. Ce métavers offre autant voir plus que ces concurrents. Il n'y a pas l'effet de nouveauté des nouveaux-entrants mais pour investir et au niveau des possibilités, Second Life reste une référence.
Open Grid n'est qu'une infime partie du metavers. Second Life c'est aussi de la voix, des inventaires, des scripts, Havok 4, des L$, Windlight... C'est tout cela qui fait la valeur ajoutée de la plate-forme, ce qu'aujourd'hui Open-Grid est incapable d'offrir: une infrastructure digne de ce nom.
Est-ce que Second Life deviendra a terme open-source, je ne le crois pas. Cela remettrait totalement en cause son modèle économique. Par contre qu'il procède par un système de license à la façon de Havok, je pense que c'est plus probable.
@ Phli :
Les bonnes intentions ne font pas les bonnes décisions, loin de là, et l'interdiction formulée par Linden Lab ne touche pas que les montages financiers suspects. Ainsi que je l'ai indiqué et, je crois, démontré dans un précédent billet, les escrocs pourront continuer à opérer mais les banques virtuelles honnêtes vont fermer.
Quant aux banques réelles existantes, vu les montants ridicules concernés, je doute fort qu'elles se précipitent pour proposer des services, surtout s'il s'agit de traiter en L$.
Le fait que Second Life soit aujourd'hui une référence n'est, en aucune façon, une garantie de survie. Dans les années 80, la société Digital Equipment Company (DEC) était une référence dans l'industrie de ce qu'on appelait à l'époque les "mini-ordinateurs" et, de plus, ses clients étaient très satisfaits de son service. Elle a disparu depuis longtemps...
Je suis d'accord avec Pierre-Olivier, la nature fera son travail... à commencer par la nature de ceux qui ont injecté des capitaux dans Linden Lab ;)
C'est vrai que Second life a démontré "...ses piètres capacités en économie, en gestion de la relation client et en marketing stratégique..."
Mais je pense que ce n'est pas mieux chez les autres.
HiPiHi et Novoking notamment ont de très gros progrès à faire en matière de relation client à l'international, ils sont peut-être bons en Chine (et encore j'en sais rien...) mais ils sont très faibles ailleurs d'après ce que j'ai pu en juger.
Enfin on ne s'improvise pas expert financier et juridique et il y a un monde entre la technique informatique et la banque; si l'on ne s'entoure pas de bons conseillers dans ces domaines il est sûr qu'on peut faire des "bêtises"...
Personnellement je trouve que LindenLabs se débrouille plutôt pas trop mal, ils font du mieux qu'ils peuvent même s'ils le font maladroitement.
Leurs jours ne me semblent pas comptés, encore une fois comparés aux autres ils tiennent très bien la route et je ne me fais pas de souci pour eux.
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