04 janvier 2008

De l'économie virtuelle à l'hyperéconomie

Contrairement à ce que certains pourraient imaginer, peut-être par méconnaissance, l’économie virtuelle n’est pas simplement l’économie réelle transposée aux univers virtuels. En effet, si les mécanismes de l’économie virtuelle étaient les mêmes que ceux de l’économie réelle, quel besoin y aurait-il à s’en occuper ? Les acteurs économiques ne sont-ils pas déjà présents et efficaces ?

Second Life, prototype des univers virtuels, peut nous aider à comprendre ce qu'est (sera) l’économie virtuelle car il s’agit d’un terrain d’observation privilégié pour l’observation de mécanismes économiques naissants. Et, sans vouloir entrer dans les détails, qu’y voit-on ? Eh bien : un coût de production égal à zéro ; un coût de distribution quasi-nul ; des paiements de petit montant, universels et instantanés ; et aussi des "automates" qui versent de l’argent pour une présence ("camping") ou une visite dans un lieu donné. C’est une économie en réseau, c’est l’embryon d’une hyperéconomie.

Le concept d’hyperéconomie a été créé par Sasha Chislenko "en référence à la dynamique complexe d'une économie dans laquelle des agents artificiels s’échangent des petits paiements pour tout, et dans laquelle des instruments financiers complexes émergent même des plus simples transactions de la vie quotidienne – des agents intelligents qui paient d'autres agents pour des conseils ou pour des indications sur l'endroit où on peut obtenir des conseils; votre agent achetant pour vous non seulement de la laitue mais aussi des futures et des options sur la laitue, et peut-être même des futures et des options sur les conseils fournis par d'autres agents"*.

L’Internet de la fin du 20ème siècle a vu l’émergence de nouvelles entreprises, de nouveaux modèles d’affaires, de nouveaux produits, de nouveaux services, de nouveaux modes de communication, de nouveaux modes de distribution, de nouveaux moyens de paiement… Et dire que tout cela n’était encore que du "joyeux bricolage"…


* Traduit de Ben Goertzel, The Path to Posthumanity.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est urgent de créer un véritable modèle économique pour l'économie virtuelle, pour l'hyperéconomie.

Mais tout ne peut pas s'échanger, l'automatisation ne peut pas servir une spéculation financière, qui a généré les causes des maux qui nous affligent

Wangxiang Tuxing a dit…

Au début du 17ème siècle en Hollande, la spéculation sur les bulbes de tulipes s’est faite sans automatisation.

L’équation "plus d’automatisation = plus de spéculation" me semble erronée. Si la spéculation existe sous cette forme aujourd’hui, c’est à mon avis précisément parce que nous vivons dans un monde d’automatisation primitive avec une circulation d’informations limitée.

Des spéculateurs manipulent les marchés suivant leurs intérêts, en conservant secrètes des informations qu’ils possèdent ou, au contraire, en les dévoilant aux médias au moment approprié. Cette spéculation est possible uniquement parce que l’accès à l’information et à sa diffusion sont restreints à quelques groupes : spécialistes, hedge funds, banques, multinationales, gouvernements, etc. A contrario, dans un modèle d’hyperéconomie, l’information est immédiatement disponible pour tous, la valeur des choses est "exposée" à tous, et la spéculation organisée par quelques-uns devient donc impossible.