Les termes de "monde virtuel" et de "deuxième vie" sont manifestement à l'origine de bien des confusions et des incompréhensions. Certains y voient à tort un "refus de la réalité" ou un refuge face aux "responsabilités de la vie". Il ne fait pas de doute pourtant que ce que nous faisons sur Internet est bien réel et que cette "deuxième vie" dont on parle n'est qu'une extension de notre vie bien réelle, même si c'en est une extension littéralement extraordinaire. Le glissement sémantique du mot "virtualité" est désormais une évidence. Ce qui se passe avec Second Life, comme le dit Susan Wu, c'est que nous sommes en train de passer de la "page Web" au "lieu Web". Et le fait que certains y "croient" ou non n'a bien sûr aucune importance.
Dans ce nouveau monde de l'Internet - car c'est bien d'un nouveau monde dont il s'agit - l'avatar a une signification toute particulière. Le plus étonnant, c'est que notre comportement personnel est influencé par l'apparence de notre avatar. Nick Yee appelle cela l'effet Protée. Un avatar attractif sera plus ouvert aux contacts et un avatar de plus grande taille sera plus confiant dans les négociations, indépendamment du caractère "réel" des personnes qui les animent. Du coup, on comprend pourquoi certaines personnes ont plusieurs avatars. Et du coup, on peut aussi se demander si la représentation numérique "simpliste" d'aujourd'hui ne va pas évoluer vers l'avatar multiforme, l'avatar-protée, ce que Susan Wu appelle "un contenant descriptif avec des sous-contenants fonctionnels multiples" que nous pourrons activer à volonté et qui seront chacun un reflet de notre personnalité adapté aux différentes situations rencontrées dans Second Life. Quelle société innovante saura développer ce concept ?
Dans ce nouveau monde de l'Internet - car c'est bien d'un nouveau monde dont il s'agit - l'avatar a une signification toute particulière. Le plus étonnant, c'est que notre comportement personnel est influencé par l'apparence de notre avatar. Nick Yee appelle cela l'effet Protée. Un avatar attractif sera plus ouvert aux contacts et un avatar de plus grande taille sera plus confiant dans les négociations, indépendamment du caractère "réel" des personnes qui les animent. Du coup, on comprend pourquoi certaines personnes ont plusieurs avatars. Et du coup, on peut aussi se demander si la représentation numérique "simpliste" d'aujourd'hui ne va pas évoluer vers l'avatar multiforme, l'avatar-protée, ce que Susan Wu appelle "un contenant descriptif avec des sous-contenants fonctionnels multiples" que nous pourrons activer à volonté et qui seront chacun un reflet de notre personnalité adapté aux différentes situations rencontrées dans Second Life. Quelle société innovante saura développer ce concept ?
6 commentaires:
"Refus de la réalité" ? Déja entendue, celle là... On nous la sert depuis les jeux vidéo, les canaux IRC, les blogs et j'en passe. Pour certaines personnes dépourvues d'imaginaire, le besoin d'évasion et de découverte "online" est vu comme une pathologie. Ca n'est pas bien grave.
En tout cas, je souscris entièrement à ta théorie sur l'évolution de la page Web en lieu Web, mais le chemin sera long, il n'y a qu'à voir le cirque actuel avec les normes W3C, les navigateurs, leur incompatibilités, les conflits "religieux"... Tout ça pour de la page HTML !! Imagine cette même problématique appliquée au mondes virtuels : la difficulté est élevée au cube. Mais c'est une question de temps.
J'adore ce concept de lieu web, je l'adopte !
Très intéressant. J'ai écris un billet sur Agoravox qui parlait de la perspective habitée. Je ne mettrais pas le lien car c'est un de mes premiers billets, le style est un peu bancale. Néanmoins ce que je viens de lire nourrit ma réflexion et me pousse encore à questionner ce que nous vivons actuellement en habitant les mondes virtuels. Je l'ai déjà lu quelque part, je pense qu'il s'agit d'une révolution copernicienne. C'est à dire que notre perception du réel se modifie avec la venue et l'immersion dans ce que l'on nomme à tort, vous avez raison de le souligner, le virtuel. Merci d'écrire ce genre de billets et de traduire des concepts de l'anglais qui ne sont pas forcément accessibles à tous (dont moi lol).
Je suis d'accord avec mathieu, SL m'oblige a regarder le monde autrement, et de me regarder autrement dans SL, j'ai enfin cette possibilté, un peu comme dans les rêves d'être a la fois celle qui est et celle qui se voit être tou en étant les deux simultannément. Et puis tous ces petits details au jour le jour sur les differents dstades de perceptions lié aux images etc C'est vraiment passionnant, sans oublier bien sur les formidables opportunités de jouer avec des principes physiques auquels nous n'avion spas d'accès.
Très bon article Wangxiang. Il y a décidément ce que j'appelle une "communauté de pensée" qui est en train d'émerger et qui tente de faire tomber les préjugés et peurs liés à la découverte de ce nouveau monde. Cela me fait plaisir de voir que nous sommes plusieurs à faire avancer le "shmilblick".
Le concept de "lieu web" est tout à fait bien vu. Nous avons besoin de ce genre de balise sémantique pour faire comprendre aux autres ce vers quoi nous nous dirigeons. Par ailleurs, il est clair que notre expérience d'avatar a des conséquences dans notre vie réelle. On pourrait appeler cela une "conversion du regard" sur le monde et sur nous-même.
Myster Welles
Le concept de "lieu web" me semble effectivement bien adapté.
J'ai d'ailleurs entendu le reproche, comme quoi, Second Life est globalement moche et basique. Cela fait d'ailleurs un nouveau point commun avec le web de 1995, plutôt composé de pages de texte noir sur fond gris. ;-)
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