16 février 2008

L'immortalité virtuelle

A l’occasion d’un billet intitulé "De l’intelligence artificielle générale dans le métavers", Daneel évoque, en passant, la question de l’immortalité. Je voudrais donc écrire quelques mots sur une forme d’immortalité qui associe les mondes virtuels et l’intelligence artificielle générale, à savoir : l’immortalité virtuelle.

L’immortalité virtuelle est obtenue en dotant d’intelligence artificielle générale de niveau humain un avatar à votre image dans un monde virtuel comme Second Life. L’avatar est entièrement à votre image, ce qui veut dire qu’il l’est non seulement extérieurement (son apparence "physique" est la vôtre ou, tout au moins, celle que vous aviez à un instant donné) mais aussi intérieurement, car vous avez téléchargé dans votre avatar l’ensemble de vos connaissances, de vos souvenirs et votre personnalité. Cet avatar c’est vous…

Certains diront que cet avatar n’est pas moi, mais un autre, et donc qu’une telle réalisation ne procurerait en réalité aucune immortalité. En fait, la question sous-jacente de ce type de remarque est celle de la "continuité de conscience" car, si j’ai la sensation d’être moi et d’être le même que celui que j’étais hier, c’est parce qu’il y a quelque chose comme une "continuité de conscience", alors que, dans le scénario que j’ai décrit plus haut, cette continuité entre "moi" et mon avatar n’existe pas.

A cela, il est possible de répondre que la problématique de la "continuité de conscience" pourrait être résolue d’une autre façon. Mais il se pourrait aussi que cette "continuité de conscience" ne soit au fond qu’une illusion et que, si cette question est très importante pour nous humains, elle n’ait absolument aucune importance pour les trans-humains que nous serons devenus.

Que ceux qui s’inquiètent soient rassurés. Les technologies d’intelligence artificielle générale de niveau humain n’étant pas encore disponibles, l’immortalité virtuelle n’est aujourd’hui rien d’autre qu’un concept. De plus, le jour où ceci sera possible, c’est-à-dire lorsque le point de singularité technologique aura été atteint, il n’est pas certain que les trans-humains soient encore intéressés par le sujet.

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