Jusqu’à l’aube du 21ème siècle, la "civilisation de progrès" a maintenu un cloisonnement strict entre, d’un côté, l’esprit rationnel intérieur et, de l’autre, les formes technologiques extérieures qu’il a créées. Dans l’ordre philosophique des choses, le premier produit "scientifique" du rationalisme a été le mécanisme cartésien, et le matérialisme est apparu un peu plus tard au 18ème siècle. Mais cette perception du monde où s’exprime le dualisme entre l’esprit et la matière n’a pas été sans conséquence. Par exemple, dans cette conception, il n’y a pas vraiment de place pour la nature, et cet "éloignement de la nature" depuis plus de trois siècles trouve aujourd’hui son écho dans les problèmes d’environnement que nous avons à affronter (pollution, réchauffement climatique, etc.).
Et voilà que, pour la première fois, l’une de ces formes technologiques semble nous ramener à la nature au lieu de nous en éloigner. Dans les mondes virtuels, nous reproduisons la nature dans sa simplicité, avec ses montagnes, ses lacs et ses forêts, et nous commençons même à y introduire des formes de vie. Tout ceci est certes encore très rudimentaire, mais "l’intelligence émergente des réseaux Internet constitue à la fois un environnement naturel, un domaine spirituel et un monde intérieur complexe où s’exprime la créativité de l’esprit" *. D'une certaine façon, la projection de l’esprit rationnel dans Internet conduit finalement à la création d’un miroir de la nature, avec ses symboles et ses archétypes. Et ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard si, en France, plusieurs des "voix" les plus marquantes de Second Life proviennent de personnes à la sensibilité écologique, comme Mascottus Phlox, Nessy Lupino, Sun Payne, Marc Moana ou artemisia Mathy.
On pourrait s’arrêter là. Mais, dans leur "chanson de la forêt numérique" *, Ben Goertzel et Stephan Vladimir Bugaj se risquent à faire un pas de plus, et un pas immense. Ils écrivent : "Alors qu’une société humaine future basée sur Internet peut être plus saine que le système actuel, qui est fondé sur des mondes intérieurs individuels et incommunicables,… [elle serait encore imparfaite]… à moins de pousser les changements radicaux dans la bonne direction, c’est-à-dire vers la symbiose entre l’être animal extérieur et l’être interne abstrait tel qu’il est codifié dans un système de machines et de langages : [l’obtention d’un] cerveau global mis en harmonie avec Gaia – "l’esprit de la nature" lui-même – de sorte que la nature, l’homme et l’intelligence Internet ne fassent plus qu’un".
Et voilà que, pour la première fois, l’une de ces formes technologiques semble nous ramener à la nature au lieu de nous en éloigner. Dans les mondes virtuels, nous reproduisons la nature dans sa simplicité, avec ses montagnes, ses lacs et ses forêts, et nous commençons même à y introduire des formes de vie. Tout ceci est certes encore très rudimentaire, mais "l’intelligence émergente des réseaux Internet constitue à la fois un environnement naturel, un domaine spirituel et un monde intérieur complexe où s’exprime la créativité de l’esprit" *. D'une certaine façon, la projection de l’esprit rationnel dans Internet conduit finalement à la création d’un miroir de la nature, avec ses symboles et ses archétypes. Et ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard si, en France, plusieurs des "voix" les plus marquantes de Second Life proviennent de personnes à la sensibilité écologique, comme Mascottus Phlox, Nessy Lupino, Sun Payne, Marc Moana ou artemisia Mathy.
On pourrait s’arrêter là. Mais, dans leur "chanson de la forêt numérique" *, Ben Goertzel et Stephan Vladimir Bugaj se risquent à faire un pas de plus, et un pas immense. Ils écrivent : "Alors qu’une société humaine future basée sur Internet peut être plus saine que le système actuel, qui est fondé sur des mondes intérieurs individuels et incommunicables,… [elle serait encore imparfaite]… à moins de pousser les changements radicaux dans la bonne direction, c’est-à-dire vers la symbiose entre l’être animal extérieur et l’être interne abstrait tel qu’il est codifié dans un système de machines et de langages : [l’obtention d’un] cerveau global mis en harmonie avec Gaia – "l’esprit de la nature" lui-même – de sorte que la nature, l’homme et l’intelligence Internet ne fassent plus qu’un".
* Song From the Digital Forest in The Path to Posthumanity, Ben Goertzel & Stephan Vladimir Bugaj, Academica Press, 2006
4 commentaires:
C'est fort sympathique de ta part mais il existe bien d'autres voix marquantes, qui ne sont pas forcément écolos et dans les constructions il y a quand même bien des choses éloignées de la nature. Comment est-ce que cela "entre" dans ta démonstration? Sont-ce juste des lambeaux d'une ancienne période?
Mascottus, tu as raison : on trouve de tout dans Second Life, presque comme dans le monde réel.
Cependant, cette distinction entre le naturel et l'artificiel (distinction que l'on fait dans le monde réel) n'existe pas vraiment dans les mondes virtuels. Du point de vue extérieur, on peut dire que tout y est artificiel puisque tout a été créé par l'homme. Mais, d'un autre côté, on constate que l'Internet 3D reconstitue un "monde naturel". Il me semble qu'il y a là comme un point d'inflexion dans le développement et l'utilisation des technologies.
Remarque : ce billet n'a pas du tout la prétention d'être une démonstration, c'est juste une réflexion ;)
Dans la série des belles photos, recréant une belle et simple nature, je vous invite à faire un saut sur les photos de Torley, et notamment cet album d'illustrations de Windlight :
http://www.flickr.com/photos/torley/sets/72157600883123211/
ou plus simplement : nous avons encore besoin de la representation de la nature et de toutes choses qui nous entourent pour communiquer ... ;-)
Il n'y a pas de création amnésique !
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